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RÉSUMÉ
Notre projet de recherche intitulé "LES GLISSEMENTS DE SENS ENTRE
COGNITION ET ÉNONCIATION EN MILIEU ESTUDIANTIN" est une étude à la
fois pragmatique et cognitive, soumise à la description et l’analyse d’un fait du langage
par rapport à un fait de langue. Le corpus collecté est caractérisé par un mélange
hybride des emprunts notamment au français au sein des pratiques langagières des
jeunes étudiants algériens de la ville de Relizane en dehors du milieu d’enseignement. À
partir de cet objet, le thème central de cette étude tourne autour du phénomène des
glissements de sens.
Ce qui est visé s’accentue sur la description et l’analyse du sens en usage par
rapport au sens en langue. Nous avons essayé de répondre aux questions suivantes :
Comment le sens en usage se construit-il ? Quels sont les processus d’influences
responsables à la genèse du sens en emploi ? Et quel est le rapport du sujet parlant à la
norme ? Au préalable, ce projet a supposé d’affronter la variation sémantique à la
pluralité contextuelle. L’ouvrage est organisé en trois parties :
Du point de vue théorique, notre projet se situe au croisement de deux principales
approches : pragmatique et cognitive. Nous avons essayé de jeter un pont entre
l’immobilité de la langue et la variation du langage. Dans ce cadre, les perspectives
adoptées sont la neurolinguistique, la sémantique cognitive et le contexte linguistique et
extralinguistique.
Du point de vue méthodologique, quatre-vingt (80) sujets enquêtés sont concernés par
cette étude et trois techniques d’enquête ont été utilisées : Il s’agit de l’observation, de
l’enregistrement et d’un questionnaire. Ces moyens nous ont permis de réunir deux
cents quatre-vingt-dix-sept (297) mots et expressions constituant le matériau
linguistique de notre étude.
Du point de vue interprétatif, les données empiriques établies nous ont permis
d’entamer la phase descriptive et analytique de l’étude qui présente des écarts
remarquables par rapport à la norme établie.
Enfin, du point de vue synthétique, cette recherche nous a permis d’aboutir aux résultats
suivants : D’abord, cette convocation d’un signifiant et évocation d’un signifié à
l’emprunt au sein du dialecte algérien n’est que le produit du contexte et ses stratégies
d’influence. Ensuite, ce rendement langagier et cette plasticité sémantique traduit non
seulement un fait du langage mais aussi un fait de pensée, un sentiment linguistique de
construction d’une représentation dans un espace intersubjectif, voire d’une identité
sociale et linguistique des jeunes algériens et relizanais en particulier. Puis, même si
leur compétence en langue(s) est insuffisante, leur seul intérêt c’est la richesse et la
compétence communicative. De ce fait, au-delà de ce panorama langagier chez les
jeunes algériens, nous avons jugé nécessaire d’ouvrir une brèche didactique pour
intéresser un large public d’enseignants (FLE), de concepteurs des programmes, de
parents pour une bonne maîtrise du français.-----------------------------------------------------------ABSTRACT :
Our research project is entitled “SEMANTICS SWITCHES BETWEEN
COGNITION AND UTTERANCES IN THE DISCOURSE OF STUDENTS”.
The research is conducted within the scope of “Pragmatic and Cognitive Approach”
whose major study field is the description and further analysis of speech acts in relation
to facts of language. A collected corpus of utterances of a hybrid quality produced
outside class by young Algerian students in the city of Relizane serves as research data.
This corpus is being scrutinized to study the phenomenon of semantic switches. The
purpose of the analyses is to trace to what extent the meaning that occurs in the
utterances is related to the meaning fixed in the language units. We have tried to answer
the following questions: How is meaning in use constructed? What cognitive processes
generate the meaning in use? And what is the attitude of the utterance producer to the
language use norm? From the start this project is supposed to draw a distinction
between semantic variation and contextual plurality.
This work falls into three parts: In the first part we concentrate upon theoretical
background. From a theoretical point of view, our project is at the intersection of two
main approaches: pragmatic and cognitive. Further we have tried to bridge the gap
between language invariants and language variation. In this regard, we tackle the data
from the perspectives of neurolinguistics and cognitive semantics applied to the
linguistic and extralinguistic context.
Methodology of the research is the following: eighty (80) subjects were examined
during this study and three survey techniques such as observation, a registration and a
questionnaire were used.
These means enabled us to gather two hundred and ninety-seven (297) words and
expressions constituting the linguistic material of our study.
This corpus of empirical data allowed us shifting to the interpretative stage that is to
begin the descriptive and analytical phase of the study. The results obtained revealed
remarkable deviations from the established language use norm. On the whole, the
research enabled us to conclude that (1) the convocation of a signifier and evocation of
a signified within the Algerian dialect is only the product of the contextual usage and
the discursive strategies. (2) This linguistic performance and this semantic plasticity
speak for not only a fact of language but also a fact of thought, a linguistic “flair” of the
representation construction in an intersubjective space, even of a social and linguistic
identity of young Algerians and Relizan in particular.
It is also evident that, even if the competence of young Algerians in language (s) seems
to them insufficient, their only interest is wealth and communicative competence, that
presupposes language skills.
As a result, beyond this linguistic panorama among Algerian youth, we have found it
necessary to speak of a didactic lacune to raise interest of a wide audience of teachers
(FLE), program designers, and parents to help young Algerians to obtain a good------------ |
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