Résumé:
La fragmentation des calculs par les méthodes de lithotritie endo- ou extracorporelle dépend en partie de la nature du calcul. Les complications qui peuvent résulter d'une mauvaise fragmentation justifient que l'on essaie de préciser la composition du calcul avant de le traiter. Les explorations radiologiques peuvent orienter vers sa nature chimique mais restent souvent insuffisantes.
Buts: Vérifier si la cristallurie peut aider à prédire la composition du calcul pour orienter le choix du traitement urologique.
Matériel et Méthodes: Nous avons étudié les urines du réveil de 75 patients non traités recueillies 72 heures avant traitement chirurgical de leur calcul et comparé la composition de celui-ci, déterminé par spectrophotométrie infrarouge, aux phases cristallines identifiées dans les urines après conservation à +4°C pendant 48 heures.
Résultats: Les résultats ont montré que la fréquence de cristallurie était très élevée (97,3%). L’espèce cristalline la plus fréquente était la weddellite, suivie de la carbapatite (33,1%) et de la whewellite (23,1%). La comparaison des cristalluries et des calculs a montré que la weddellite était majoritaire ou présente en fortes proportions dans 68% des calculs lorsque la cristallurie était pure ou majoritaire en weddellite. Inversement, en présence de cristaux de whewellite dans les urines, on observait des calculs majoritaires en whewellite dans 88,9% des cas. De même, les calculs contenant de la struvite s’accompagnaient d’une cristallurie de struvite et de carbapatite dans 85,7% des cas.
Conclusion : Ces résultats montrent que l'étude de la cristallurie, réalisée avant letraitement urologique, peut aider le clinicien à prédire la nature cristalline du calcul à traiter et peut donc être utile pour orienter le choix thérapeutique.