Résumé:
A partir du discours produit par les adolescents vivant dans la rue sur la prise en charge dont ils bénéficient auprès des professionnels du travail social et sur leur vécu dans cet espace, nous avons examiné leur point de vue subjectif sur ces questions. Les résultats obtenus montrent que la prise en charge à travers la fonction de suppléance parentale exercée par les professionnels du travail social dans la rue est subjectivement appréhendée par chacun des adolescents comme défaillante ou approximative. Dans ce sens, elle s’apparente à un imbroglio : au lieu qu’elle contribue à guérir les blessures issues de la famille d’origine, elle les renforce davantage. Par conséquent, les jeunes persistent dangereusement dans leurs comportements asociaux. La rue devient donc l’espace transitionnel qui pourrait toujours rappeler les défaillances de la famille d’origine.