Résumé:
La présente contribution tente d’engager une réflexion sur l’émergence et la manifestation de la violence dans le discours politique islamiste des années quatre-vingt-dix en Algérie. Un discours qui puisait dans les valeurs d’un Islam déformé, lu et interprété superficiellement pour s’imposer comme une force de domination et de peur, proposer un nouveau modèle de gestion politique, qui s’éloigne des modèles conventionnels. Ce discours n’est pas uniquement spécifique à un pays ou à une région, il a la particularité aussi d’investir dans l’ethos de la violence comme une stratégie de légitimation, face à une situation politique fermée, cherchant à faire appel à un langage simple, facile, empruntant un style et des mots délaissés, une langue rimée, s’inspirant de la linguistique coranique pour engager un autre processus, qui consiste à se justifier par le biais de l’émotion. Ce pathos, souvent de nature doxique, se manifeste pour différentes raisons, afin de faire adhérer l’auditoire en le plaçant dans une atmosphère de passion et de tristesse pour mieux le maîtriser. À côté de ces composants, nous aborderons aussi les différentes modalités discursives pour mieux repérer cette violence qui se manifeste dans et par le discours. Appréhender cette violence passe également par l’analyse des rapports qu’entretient ce discours avec la politique et l’Islam, expliquer le pourquoi l’émergence d’une telle typologie de discours, en commençant par la situation politique prévalue dans la région du Maghreb, puis le passage progressif vers une violence verbale puis armée. La présente feuille cherche aussi à comprendre pourquoi ce discours a eu un écho dans les sociétés musulmanes et principalement dans la région du Maghreb?