Résumé:
Cette étude comporte deux parties précédées d’une synthèse bibliographique sur les 3 niveaux trophiques agrumes/ pucerons/ ennemis naturels. La première partie a porté sur une prospection réalisée de 2014 à 2015 dans plusieurs vergers d’agrumes dans 5 wilayate du nord-ouest algérien, pour une première estimation de l’inventaire des espèces de pucerons et de leurs antagonistes. Elle a été suivie d’une deuxième partie qui s’est déroulée de 2016 à 2017 dans la wilaya de Mostaganem sur 2 sites (A et B) pour suivre la dynamique des populations de pucerons et de leurs antagonistes au cours de la poussée de sève de printemps.La méthode d’échantillonnage retenue a consisté à faire de façon aléatoire des prélèvements hebdomadaires de 100 feuilles sur la nouvelle poussée de sève à raison de 10 feuilles/ arbre sur 10 sujets par site. Les échantillons ont été rapportés au laboratoire pour un dépouillement rapide sous loupe binoculaire et une identification ultérieure de toutes les espèces. Dans le site A, aucun traitement chimique n’a été réalisé pendant l’étude ; dans le site B (propriété privée), le verger a été traité contre les pucerons avec un insecticide systémique (Acétamipride) pendant la poussée de sève.
Les résultats préliminaires concernant la première phase de cette étude ont donné une indication sur la diversité des espèces (pucerons et auxiliaires) rencontrées en vergers d’agrumes qui s’est confirmée dans la deuxième partie. Dans les deux cas, les principales espèces de pucerons étaient :Aphis spiraecolaPatch, Aphis gossypiiGlover et ToxopteraaurantiiBoyer de Fonscolombe(Hemiptera:Aphididae).Les parasitoïdes primaires dominants issus de momies prélevées étaient : Lysiphlebustestaceipes Cresson et BinodoxysangelicaeHaliday(Hymenoptera:Braconidae : Aphidiinae). Nous avons également identifié plusieurs espèces d’hyperparasitoïdes dont 3 ont été signalées pour la première fois dans le monde sur A. spiraecola sur agrumes. Globalement, nous avons identifié 7 espèces deprédateurs :CoccinellaalgericaKovar, OenopiadoublieriMulsant, ScymnussubvillosusGoeze (Coleoptera : Coccinellidae), AphidoletesaphidimyzaRondani (Diptera:Cecidomyiidae), EpisyrphusbalteatusDe Geer(Diptera : Syrphidae), ChrysoperlacarneaStephens (Neuroptera : Chrysopidae) et Campyloneura virgulaHerrich-Schaeffer (Hemiptera : Miridae).
En 2016 et 2017, A. spiraecolaa dominé quelle que soit la date, le site ou l’année. Les infestations étaient plus précoces en 2017 par rapport à 2016, à cause des températures plus favorables. En 2016, la densité de puceronspar cm² a varié entre 7 (site A) et 10 individus (site B). En 2017, elle était moindre (entre 5 et 7 individus). Dans le site B, une réduction des effectifs après le traitement chimique a été observée, mais leur augmentation a repris rapidement par rapport à la durée de rémanence du produit. L’effet létal du traitement a été également constaté sur les larves de la cécidomyie A. aphidimiza. Dans le site A, Le taux de parasitisme global (nombre de momies/ nombre de pucerons) était entre2,7 et 5,6 %. Le taux de momies de A. spiraecola d’où ont émergé les parasitoïdes (primaires et secondaires) a représenté 16 % pour les primaires etavarié entre 17% et 26% pour les hyperparasitoides. Lesmomies deA. spiraecolarestées sans émergence d’adultesont représenté entre 85 et 100%.Dans le site A (sans traitement), le parasitisme sur A. spiraecola est resté également faible (entre 1,6et 3,0%) ce qui supposerait que ce faible niveau de parasitisme serait lié à d’autres facteurscommela résistance vis-à-vis de ses parasitoïdes.En effet, certaines espèces de pucerons hébergent des bactéries endosymbiotiques secondaires qui les protègent de leurs ennemis. Une analyse moléculaire réalisée sur notre souche de puceron a permis d’identifier deux bactéries endosymbiotiques Serratiasymbioticaet une espèce du genre Arsenophonusdont le rôlereste à déterminer.Cette étude a permis de mettre en évidence la complexité du problème des pucerons sur le terrain. Il y a nécessité à poursuivre d’autres investigationspour mesurer la variabilité des niveaux des populations des différentes espècespour mieux comprendre le fonctionnement des différentes communautés, surtout que le verger agrumicole est exposé à un risque élevé de dissémination du CTV. Une stratégie de lutte intégrée devrait inclure de nouveaux éléments de connaissance pour préserver la biodiversitédans le cadre dudéveloppement durable.
Mots clés : Agrumes, pucerons, parasitisme, prédation, lutte intégrée, développement durable.
This study has two parts including a bibliographical synthesis on the three-trophic levels (Citrus / Aphids / Natural enemies).The first survey focused on the prospection for two years (2014-2015) of several citrus orchards growing in 5 regions located in northwestern Algeria. The basic objective was to make a first inventory on aphids and their natural enemies. The second part of survey was carried out in 2016-2017 in Mostaganem province for monitoring aphids and their natural enemies. It was conducted in two orchards located in two sites (A and B) by collecting samples during flushing period. The sampling method consisted to collect, weekly and randomly, 100 samples(leaves) from 10 trees per site for following the population dynamics. All collected samples were taken to the laboratory for visualization of both aphid specimens and their natural enemies under stereomicroscope. All species were singly mounted and were identified using many keys developed by specialists. The natural enemies of aphids were separated into parasitoids and predators. In site Athe orchard was free of chemicals during the study.In site B (private orchard), chemical treatments were performed with a systemic insecticide (Acetamiprid) during theflushing period.
Preliminary results of this study indicated that the fauna composition of citrus aphids and their natural enemies is quite the same across the Algerian citrus growing regions. The main aphid species were: Aphis spiraecola Patch, Aphis gossypii Glover, and ToxopteraaurantiiBoyer de Fonscolombe (Hemiptera: Aphididae).The dominant primary parasitoids emerging from mummies were Lysiphlebustestaceipes Cresson and BinodoxysangelicaeHaliday (Hymenoptera: Braconidae: Aphidiinae). Several hyperparasitoid species were identified with three species reported for the first time on A. spiraecolaon Citrus. Concerning the predators, 7 species were identified: CoccinellaalgericaKovar, OenopiadoublieriMulsant, ScymnussubvillosusGoeze (Coleoptera : Coccinellidae), AphidoletesaphidimyzaRondani (Diptera: Cecidomyiidae), EpisyrphusbalteatusDe Geer (Diptera : Syrphidae), ChrysoperlacarneaStephens (Neuroptera : Chrysopidae), and CampyloneuravirgulaHerrich-Schaeffer (Hemiptera : Miridae).
Between 2016 and 2017, A. spiraecolawas always found being the most abundant aphid species. Infestations occurred earlierin 2017 due to suitable temperatures.In 2016, the density per cm² varied between 7 aphids in site A and 10 aphids in site B. In 2017, the density was lower ranging between 5 and 7 individuals. In site B, a reduction in numbers following chemical treatment with Acetamiprid was observed, but population growth increased again few days after. The chemical killed also some A. aphidimizalarvae. The overall rate of parasitism expressed in number of mummies reachedbetween 2.7% and 5.6%. The A. spiraecola mummies from which primary parasitoids and hyperparasitoids emerged, was about 16% for primary parasitoids and varied between 17% and 26% for secondary parasitoids. The rate of mummies on A. spiraecola without any emergence of adults varied between 85 and 100%. In site A (free of chemical), parasitism was also very low (between 1.6% and 3.0%), suggesting that the problem is related to other factors. The A. spiraecola dominance could be attributed to its resistance against its parasitoids.Indeed some species of aphids harbor secondary endosymbiotic bacteria that protect them against their enemies. We approached this question by testing our A. spiraecola strain by molecular analysis.Two species of endosymbiotic bacteria were identified as Serratia symbiotica (Moran et al., 2005) and another species belonging to the genus Arsenophonus but their role is unknown. This studyrevealed the complicated situation in field for control of aphids. Complementary investigations are useful for measuring variability in population levels of different species to go before understanding the complexities of interactions in citrus orchards where there is a high risk of dissemination of CTV. An integrated pest management strategy should include as many elements as possible based on our knowledge on the pests within the context of sustainable agriculture preservation.
Keywords: Citrus, aphids, parasitism, predation, integrated pest management, sustainable development.
تحتوي هذه الأطروحة على جزأين تسبقهما دراسة ببليوغرافية علىالمستويات الغذائية الثلاثة (الحمضيات / المن / الحشرات المضادة). أجريت مرحلة استكشاف الأولى في الفترة من 2014 إلى 2015 في العديد من بساتين الحمضيات في 5 ولايات في شمال غرب الجزائر، وذلك من أجل تقدير أولي لأنواع المن وأعدائه الطبيعيين. تعّقب ذلك الجزء الثاني الذّي تمّ من الفترة 2016 إلى 2017 في ولاية مستغانم على موقعين (أ وب) لرصد ديناميات مجموعات المن وأعدائهم الطبيعيون خلال الفترة الأولى للدفع النسغي (في الربيع).أجريت المعاينة الأسبوعية على أساس 100 ورقة مأخوذة بشكل عشوائي من 10 أشجار (10 أوراق / الشجرة). نقلت العينات إلى المختبر من أجل فحص سريع تحت عدسة مكبرة، لتحديد جميع الأنواع في وقت لاحق.في الموقع أ، لم يتم إجراء أي معالجة كيميائية أثناء الدراسة، لكن في الموقع ب (ملكية خاصة)، تم استخدام المبيد حشريAcetamipridخلال فترة الدفع النسغي ضد المن.
أعطت النتائج الأولية المتعلقة فيالمرحلة الأولى من هذه الدراسة مؤشرا على تنوع الأنواع (المن وحشراته المضادة) الموجودة في بساتين الحمضيات، والتي تم تأكيدها في الجزء الثاني.في كلتا الحالتين، كانت الأنواع الرئيسية للمن هي:Aphis spiraecola(Patch),Aphis gossypii(Glover) و Toxopteraaurantii(Boyer de Fonscolombe) (Hemiptera : Aphididae). وكانت الحشراتالطفيلية الأولية السائدة التي خرجت من المومياوات التي تم جمعت كما يلي:Lysiphlebustestaceipes(Cresson) وBinodoxysangelicae(Haliday) (Hymenoptera : Braconidae : Aphidiinae). لقد حددنا أيضًا عدة أنواع من الحشرات الطفيلية الثانوية، تم الإبلاغ عن 3 منها لأول مرة في العالم علىA. spiraecola في الحمضيات .عموما، حددنا 7 أنواع من الحشرات المفترسة: Coccinellaalgerica (Kovar)، Oenopiadoublieri (Mulsant)،Scymnussubvillosus (Goeze) ،Aphidoletesaphidimyza(Rondani) ،Episyrphusbalteatus(De Geer) ، Chrysoperlacarnea(Stephens).
ما بين السنتين 2016 و2017، كان A. spiraecola المن المسيطر في كل مدة المعاينة بغض النضر عن الموقع أو السنة. في عام 2016، تراوحت كثافة المن بالسم2 بين 7 (الموقع أ) و 10 (الموقع ب). في عام 2017، كان الكثافة أقل (بين 5 و 7 من). في الموقعب، لوحظ انخفاض في أعداد المن بعد المعالجة الكيميائية، لكن نموها استؤنف بسرعة بالنسبة لفعالية المبيد. كما لوحظ تأثير المبيد على يرقات الحشرة الخاتلةA. aphidimyza. في الموقع أ،تراوح معدل التطفل (عدد المومياوات / عدد المن) بين2.7 و5.6.% كانتنسبة الحشرات الطفيلية الأولية التي فقست من مومياوات A. spiraecola16%، أما الحشرات الطفيلية الثانوية فتراوحت بين 17% و26% . كان عدد مومياوات A. spiraecola بدون خروج الحشرات الطفيلية يتراوح بين 85 و 100% .ترتبط هيمنةA. spiraecolaبعوامل أخرى مثل المقاومة ضد الحشراتالطفيلية. في الواقع، تحتوي بعض أنواع المن على بكتيريا ثانوية تكافلية تحميها من أعدائها. حدد تحليل الجزيئي على سلالة A. spiraecola نوعين من البكتيريا هما:Serratia symbioticaونوع واحد من جنسArsenophonus.
سلطت هذه الدراسة الضوء على مدى تعقيد مشكلة المن في الحقل. هناك حاجة إلى مزيد من البحث لقياس التباين في مستويات مجموعات أنواع المختلفة للمن لفهم عملها بشكل أفضل، خاصة وأن بستان الحمضيات معرض لخطر كبير وهو انتشار فيروس CTV. ينبغي أن تتضمن الاستراتيجية المتكاملة لمكافحة الآفات عناصر معرفية جديدة في سياق التنمية المستدامة.
الكلمات المفتاحية: الحمضيات، المن، التطفل، الافتراس، المكافحة المتكاملة، التنمية المستدامة.