Résumé:
Le virage des compétences pris par l’école algérienne, à la suite de la réforme du système éducatif initiée en 2003, procède de la volonté des hautes instances politiques à disposer cette dernière à relever les nouveaux défis suscités par les profonds changements qui ont affecté aussi bien le pays que le monde. Aussi, l’enthousiasme manifesté, de par le monde, à l’endroit de la pédagogie de l’intégration n’a-t-il pas laissé ces autorités indifférentes. L’Algérie est venue, en effet, grossir le peloton des pays dont le choix s’est porté, en vue de la refonte de leurs systèmes éducatifs, sur l’approche par les compétences.
L’adoption d’un tel choix s’accompagne, selon l’avis de nombreux chercheurs, de bouleversements dans les pratiques enseignantes attendu qu’il est question d’un passage du paradigme de la transmission des connaissances à celui de leur appropriation. Une appropriation dans laquelle l’évaluation tient un rôle important ; elle est considérée comme son levier. Dans le paradigme d’apprentissage, l’évaluation ne se préoccupe désormais plus du contrôle des connaissances ; elle s’emploie à réguler l’apprentissage pour une maitrise effective des connaissances.
Notre recherche s’intéresse aux pratiques évaluatives et en particulier à celles en rapport avec la production d’écrit. Elle tend à voir si les enseignants du cycle secondaire ont procédé au changement de leurs pratiques dans le sens escompté par l’approche par les compétences, à savoir l’assistance de l’apprentissage. Pour ce faire, notre attention s’est portée, d’une part, sur la détermination des critères et sur, d’autre part, les commentaires que les enseignants laissent sur les copies des élèves. Pour les critères d’évaluation, nous nous sommes attelé à voir s’ils sont donnés/imposés par l’enseignant ou bien co-construits avec l’élève. Quant aux commentaires couchés sur les productions écrites, nous avons procédé à leur examen et ce pour déterminer s’ils favorisent le retour des élèves sur leurs textes ou les en dissuadent.