Abstract:
Cette étude a été consacrée à la valorisation d’un déchet végétal (noyau d’olive) existant
sur le territoire national en vue de l’élimination du mercure en phase aqueuse et en phase
gazeuse. La matière première issue des noyaux d'olive a été préparée par pyrolyse,
l’activation chimique avec de l'acide phosphorique et l’activation physique sous la vapeur.
Deux charbons activés granulaires à base noyaux d'olive ont été préparés : GAC et GACS, ce
dernier a été imprégné par le soufre, afin de les comparer avec le charbon actif granulé
commercial (HGR). Après le traitement, les adsorbants obtenus ont été caractérisés en
déterminant l’indice d’iode, l’indice de bleu de méthylène, l'adsorption d'azote à (77 K),
l’analyse thermogravimétrique (ATG) et la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier
(IRTF) avant et après l'adsorption du mercure.
Dans le milieu gazeux, une colonne à lit fixe a été utilisée pour évaluer la capacité
d'adsorption de ces adsorbants, le système a été utilisé à l'état d'équilibre et la capacité
d'adsorption de chaque adsorbant a été estimée en fonction de la quantité cumulée adsorbée
pour obtenir une percée complète du mercure. Les résultats montrent que le GAC capte une
quantité non négligeable de mercure (151 mg de mercure/g de charbon), mais très faible par
rapport au GACS (2864 mg/g), pour le HGR, la quantité a été estimée à 2414 mg/g, il est clair
que la performance du charbon actif imprégné de soufre dans l'adsorption du mercure est
fortement liée aux propriétés texturales et chimiques du soufre et du carbone.
Dans le milieu aqueux, l'influence de divers paramètres tels que l'effet du pH, le temps
de contact, la concentration initiale, la dose d'adsorbant et la température pour éliminer le
mercure (II) de la solution aqueuse a été effectuée pour un procédé discontinu. Les
expériences ont montré que le taux d’élimination a atteint son maximum à pH > 5 pour le
GAC et pH > 6 pour le GACS et HGR. Le taux d’élimination augmente avec la température
du système pour le GAC et diminue pour les GACS et HGR, les paramètres
thermodynamiques (∆H°, ∆S° et ∆G°), indiquent que l'adsorption sur les différents adsorbants
se fait avec des réactions spontanées et favorables, endothermiques avec un caractère aléatoire
accru à l'interface solide/liquide pour le GAC, et exothermiques avec le désordre des
molécules en phase aqueuse plutôt qu’à l’interface solide/liquide pour les GACS et HGR. Le
processus d’adsorption correspond au modèle de cinétique de pseudo-second ordre pour tous
les adsorbants, et les données d’adsorption à l’équilibre correspondent bien au modèle
d’isotherme de Freundlich et de Redlich-Peterson pour le GAC, l'ajustement est légèrement
meilleur pour le modèle de Freundlich, et suit l'isotherme de Sips pour le GACS, et
l'isotherme de Langmuir pour le HGR. Les adsorbants préparés GAC et GACS ont des
capacités d'adsorption de 122.97 et 639.45 mg/g, respectivement, cette dernière est supérieure
à celle du charbon actif commercial (HGR) 319.88 mg/g. Le comportement d'adsorption du
charbon actif s'expliqué par la nature chimique pour le GACS et le HGR, et la nature
physique pour le GAC