Résumé:
La présente étude contribue à la valorisation d'une plante médicinale appartenant à la famille
des Lythraceae, Punica granatum L. Le grenadier possède une vaste histoire ethnomédicale et
représente un réservoir phytochimique de valeur médicinale heuristique. Cependant, cette
plante compte parmi les plantes médicinales le moins fréquemment utilisées dans notre pays
en raison de l'ignorance de sa valeur thérapeutique. C’est dans ce but que nous nous sommes
intéressés à la valorisation d’une variété locale et à l’évaluation de ses propriétés chimiques
et biologiques à savoir : l'activité anti-inflammatoire et antioxydante des extraits d’écorces et
du jus de grenade.
Le criblage phytochimique des extraits a permis de mettre en évidence la présence des
principaux métabolites secondaires. Ceci a été confirmé par une analyse quantitative basée sur
le dosage des polyphénols totaux, des flavonoïdes, des tanins hydrolysables /condensés, des
anthocyanes et des proanthocyanidines.
Une considérable activité antioxydante des extraits (méthanolique et aqueux) et du jus a été
révélé par l’utilisant de trois méthodes; le piégeage du radical libre DPPH, la réduction du fer
ferrique et le blanchiment du β-carotène. Le jus de grenade a exprimé une valeur de la IC50 de
l’ordre de 0.0012mg/ml, qui est inférieur à celle de l’acide ascorbique (0.013mg/ml). Le
même extrait a exprimé un fort pouvoir réducteur avec une valeur de la IC50 de l’ordre de
0.095 mg/ml, qui est comparable à celle de l’acide ascorbique (0.075mg/ml). Les résultats
obtenus démontrent que ces extraits possèdent une forte activité antioxydante et une forte
capacité d’inhiber la peroxydation lipidique.
L’application des extraits comme, anti-inflammatoire aux doses 250 et 500mg/kg, a montré
une inhibition hautement significative de l’œdème des pattes des souris, d’une manière dose
dépendante après 6h de l’injection de la carraghénine. Ces résultats ont été confirmés par
l'étude histologique, montrant ainsi la présence d'un infiltrat inflammatoire moins intense par
rapport au groupe témoin où l'inflammation était plus prononcée prouvant ainsi que la
carraghénine a bel et bien induit une réaction inflammatoire. L’activité antioxydante a été
confirmée in vivo, en étudiant l’effet des extraits contre la toxicité induite par le tétrachlorure
de carbone (CCl4) chez les rats. Les extraits de grenade se sont avérés être hépatoprotecteurs
contre les lésions hépatiques induites par le CCl4. En conclusion, la présente étude révèle une
preuve biologique qui soutient l'utilisation du fruit du grenadier comme antioxydant, antiinflammatoire et hépatoprotecteur.