Résumé:
Le lait de brebis est un aliment de qualité nutritionnelle très apprécié mais en Algérie il est considéré comme un sous-produit destiné à la consommation par les agneaux. L’objectif de ce travail est d’évaluer les effets des différents systèmes alimentaires des brebis de la race locale Ouled Djellal sur la variation de la qualité nutritionnelle du lait et ses aptitudes de transformation technologique durant les saisons de printemps, automne et hiver pour une meilleure valorisation. Cent quatre-vingt échantillons de lait de brebis ont été prélevés à raison de soixante échantillons pour chaque saison, à partir de trois régions : Mostaganem, Relizane et Naâma. A partir d’un mélange des laits les échantillons du beurre ont été préparés par une méthode traditionnelle. Le concentré dans les régimes alimentaires dans la saison du printemps et automne a augmenté le taux de la matière grasse jusqu'à 5 %, ainsi la luzerne mais à une quantité de 7 %, par contre les protéines ont été plus ou moins comparables dans les échantillons. L’herbe et la luzerne ont amélioré la qualité nutritionnelle du lait en augmentant les taux du ALA et CLA dans le lait jusqu'à des teneurs appréciables (environ 1% et 2% pour ALA et CLA respectivement). De même, le beurre produit durant les trois saisons a été influencé par les régimes alimentaires, l’augmentation de la part du concentré a été associée à une augmentation de la matière grasse dans le beurre à des taux de 78%. Contrairement au lait, la luzerne a diminué la quantité de la matière grasse dans le beurre. Les lipides des beurres produits à partir des laits issus des brebis nourris par le pâturage d’herbe et la luzerne ont été plus stables durant le stockage. Cet effet de stabilité est expliqué par des taux plus bas de l’indice de peroxyde et le malondialdehyde (MDA) influencés vraisemblablement par les antioxydants des régimes (polyphénols). La composition en acides gras des beurres a montré un effet significatif (P<0.05) des régimes alimentaires durant les trois saisons. Les groupes des brebis nourris par l’herbe et la luzerne sont les groupes où les taux de CLA et ALA sont les plus élevés. Par contre, les sommes des AGS et AGPI semblent être analogues entre les échantillons. Enfin, à travers ces observations et analyses des résultats il ressort que les systèmes alimentaires à base de pâturage d’herbe et de luzerne chez les brebis demeurent un moyen intéressant pour améliorer la qualité du lait et du beurre dans un sens qui peut être qualifié de positif d’un point de vue nutritionnel et pour la prévention contre la peroxydation lipidique.