Résumé:
La contamination des eaux par des polluants de nature organique et/ou minérale est un souci majeur pour la protection des ressources en eaux. Les industries du textile, papier, plastique, peinture, tanneries, et autres consomment des quantités considérables d’eau et utilisent lors de la fabrication de leurs produits finis des produits chimiques destinés à les colorer. En conséquence, ces industries produisent des quantités énormes d’eaux usées polluées.
Actuellement, on répertorie dans le commerce plus de 100000 colorants disponibles avec une production annuelle estimée à 700000–1000000 de tonnes [1-3]. De cette production énorme, des chiffres exacts concernant les quantités de colorants rejetées dans l’environnement ne sont pas disponibles. Toutefois, Hai et al. [4] et Husain [2] rapportent qu’entre 10 et 15% de ces colorants chimiques sont systématiquement déversés dans les écosystèmes aquatiques à travers les rejets.
De par leur toxicité, les rejets industriels à forte teneur en colorants organiques déversés sans traitement préalable représentent un danger réel pour l’environnement [5] et sont à l’origine de la pollution aquatique. Cette pollution spécifique est typiquement caractérisée par une forte demande en oxygène biochimique (DBO), une forte demande en oxygène chimique (DCO), turbidité, odeur nauséabonde, et plus particulièrement la couleur qui est déjà un signe visuel de la pollution [5, 6]. En effet, la présence de colorants même à de très faibles concentrations dans l’eau est nettement visible et déplaisante [7, 8]. En plus, la toxicité de ces polluants est bien établie [9], elle est essentiellement due à l’ingestion orale ou l’inhalation. Ils provoquent l’irritation de la peau et des yeux alors que d’autres études ont clairement mis en évidence le caractère cancérigène de ces produits [10, 11]. L’interférence des colorants avec la transmission de la lumière dans les écosystèmes aquatiques perturbe fortement les processus de métabolismes biologiques et par suite peut entraîner une conséquence néfaste à la vie aquatique. Par ailleurs, des études ont mis en évidence l’aptitude de certains colorants à séquestrer des métaux pour former des complexes organométalliques. Cette association peut ainsi provoquer une microtoxicité aux poissons et autres organismes vivants [12]. Ainsi, l’élimination de colorants par le traitement de ces effluents est d’un intérêt fondamental pour la sauvegarde de l’environnement.
Durant les trois dernières décennies, plusieurs méthodes de traitement des effluents industriels ont été rapportées et mises en œuvre pour l’élimination de colorants organiques.