Résumé:
Le logement, tant en ce qui concerne sa production que sa répartition
spatiale, est un problème public aisément compréhensible par tous. Chacun
entrevoit la nécessité d’avoir un toit pour y habiter et peut faire le constat des
difficultés que rencontre une partie croissante de la population à trouver un
logement en adéquation avec ses besoins. De même, tout le monde peut constater
qu’il existe des « quartiers de riches » et des « quartiers de pauvres » et
percevoir les effets de la ségrégation socio-spatiale en milieu urbain. Chacun,
enfin, peut mesurer l’ampleur des manifestations de la crise du logement en
observant l’espace public de nos villes contemporaines.
La crise du logement est un phénomène social maintenant mondial,
symptôme de l’accélération pathologique d’une urbanisation hypertrophiée de
nombreuses sociétés. Nous entendons par crise du logement plus qu’une simple
pénurie de logements abordables. Il s’agit en fait d’une combinaison de plusieurs
facteurs dont :
- Des logements d’une grandeur et d’une conception inadéquate aux besoins de
la population.
- Un fort pourcentage du parc immobilier en mauvais état ou en voie de
détérioration rapide.
- Le dispositif d’évaluation de la demande sociale induit que la quantité de
logements disponibles ne répond pas à la demande exprimée.
- Les retards de réalisation et de livraison des nouveaux logements.
- Le manque de viabilisation et d’équipements d’accompagnement dans les cités
résidentielles nouvellement construites.
- L’accroissement des mobilités pendulaires et la saturation du réseau routier.
- La saturation du foncier urbanisable et la violation des terrains agricoles.
- La pollution et le manque d’espace verts et des lieux de divertissement et de
loisir.
- La motivation de la ségrégation sociale, l’aggravement du phénomène
d’insécurité et l’augmentation du taux de criminalité au sein des cités
résidentielles sociales.