Résumé:
Le parler est une forme de la langue utilisée dans un groupe social déterminé comme signe de l’appartenance ou de la volonté d’appartenir à ce groupe social. C’est aussi un lieu de démarcation et d’expression identitaire, car il se caractérise par une forte manipulation lexicale et une importante alternance codique notamment dans un contexte comme le nôtre qui se distingue par sa richesse linguistique et son plurilinguisme.
Dans le cadre de notre recherche, nous avons étudié et analysé les parlers des lycéens mostaganémois car ces parlers sont l’expression d’un mouvement générationnel posant la différence par l’affirmation des identités. Nous avons tenté de montrer qu’en plus de la variable diatopique, qui est très pertinente dans le code switching, s’ajoutent d’autres facteurs tout aussi importants, tels que : les représentations linguistiques, l’environnement familial, ainsi que la classe sociale à laquelle appartiennent les locuteurs.
L’approche ethno-sociolinguistique nous a permis d’appréhender les variations que présentent les usages des langues dans les deux contextes distincts qui nous intéressent (urbain et rural), et de tenter de les comprendre afin d’expliquer les comportements langagiers de locuteurs d’une même communauté ; mais évoluant dans des sphères linguistiques différentes.
Les différentes enquêtes menées sur le terrain nous ont permis de décrire ces parlers jeunes et d’analyser les valeurs que ces locuteurs attribuent aux langues qui les entourent. En effet, ces valeurs sont aisément perceptibles dans leurs pratiques langagières et dans leur discours épilinguistique.