Résumé:
Les Travailleurs de la mer » sont une métaphore océanique, Victor Hugo ne cesse
d’évoquer la mer. L’océan est pour lui assez ambivalent : étendue calme qui pousse au
repos et à la méditation, il peut devenir un élément déchaîné et destructeur, peuplé de
créatures étranges et dangereuses telles que la pieuvre et le Roi des auxcriniers. Si la
mer dans « Les Travailleurs de la mer » y demeure un fort souvenir pour V.Hugo qui
ne manque pas d’évoquer sa fille Léopoldine surnommée « Poupée », morte noyée
dans la Seine et d’ailleurs Déruchette en est une incarnation puisqu’à la fin du roman,
Gilliatt se laisse engloutir par la mer à cause justement de Déruchette. « Le Vieil
Homme et la Mer » relate d’abord le succès et ensuite l’échec du héros, Santiago ; le
vieux et pauvre pêcheur cubain. Depuis longtemps, il rentre bredouille de la pêche.
C’est pourquoi les parents de Manolin, le gamin qui l’accompagnait, décident de
l’embarquer sur un autre bateau car le vieux est qualifié de « salao » c'est-à-dire
extrêmement malchanceux. Cette situation a prévalu pendant quatre-vingt-quatre jours
exactement. Le jour suivant, un espadon mord à son hameçon. Après trois jours de
lutte, il a vaincu le grand poisson. Cependant, des requins, après tant d’efforts du vieil
homme pour les chasser, dévorent le poisson tout entier. Il ne reste de l’espadon que la
tête et l’arête quand Santiago rentre au port. La mer est pour ainsi dire ambivalente
pour le vieux Santiago qui ne cesse de ménager ses forces dans la victoire et même
dans la défaite. Quant à « Qui se souvient de la mer », M.Dib change de stratégies sans
pour autant changer d’objectifs. Pour échapper au statut de marginalité, de matière à
transformer, l’écrivain est au service d’une culture dominée doit faire oeuvre de
destruction. QSSM fait table rase à la fois de la civilisation des autres et de la nature
piégée du patriotisme local. Il faut bien respecter la postface dans laquelle M.Dib
explique à son lecteur qu’il a voulu suivre l’exemple de P. Picasso en renouvelant son
écriture face aux horreurs d’une guerre qu’il était impossible d’évoquer à l’aide des
techniques traditionnelles. Quant à la mer, elle ne représente qu’un simple souvenir et
en même temps qu’un espoir lointain, alors que la cité avec, ses présences
monstrueuses empruntées à la mythologie gréco-romaine, est en proie à des
bouleversements chaotiques qui ne relèvent ni de la civilisation ni de la nature. La mer
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est bien là pour offrir un refuge aux protagonistes. C’est vers les entrailles de la terre
que l’héroïne Nafissa conduit le narrateur pour préparer, au plus profond de l’univers
matériel, le retour d’une communauté humaine dans son histoire provisoirement
interrompue.