Résumé:
La présente étude a pour ambition de rendre compte de l’évolution de la place du français au sein de la société algérienne, jusqu’aux couloirs universitaires et dans les relations entre enseignants et étudiant dans la filière française, d’abord par l'identification des groupes sociaux qui exercent sur cet univers une autorité symbolique dominante, puis par ceux qui « subissent »
cette autorité qui constitue un fait social. En effet, la plupart des filières scientifiques universitaires s’étudient en français, tandis que les études ante-baccalauréat sont en Arabes.
Ainsi, à partir d’un questionnaire mobilisant conjointement un questionnaire à questions fermées, mais également ouvertes (n=28), ce mémoire s'intéresse aux caractéristiques sociales et aux trajectoires des individus qui investissent cette langue en particulier, et analysent leurs rapports au travail et leur mode de vie, leur « habitus ». Ce qui nous permettra d’extrapoler les raisons, minimes et majeures, participantes à la réussite dans cette langue pour un individu.
Les accompagnateurs, qui s'inscrivent majoritairement dans un style de vie alternatif, emploient différentes stratégies afin de vivre d'une activité marquée par des difficultés économiques. Dans cette situation, si les modalités d'exercice de la langue ne différencient pas fondamentalement les femmes des hommes, les modes d'articulation entre sphères professionnelle et domestique révèlent des différences permanentes entre les rapports de classes sociales, pour une langue qui doit être apprise jeune pour être maitrisée, et inclus alors le facteur de la sphère familiale de l’enquêté.