Résumé:
Ce travail de recherche s’articule autour d’un genre romanesque né en littérature anglo-saxonne, la romance, et plus particulièrement la romance historique
française du XXIe
siècle. Ce genre s’apparente au roman d’amour et au roman sentimental, dont nous pouvons fixer les origines à l’époque grecque et latine.
La romance, genre plus moderne, mais pas encore totalement codifié, apparaît vers la deuxième moitié du XXe
siècle, mais elle connaît un essor considérable
dès le début de XXIe
siècle. Afin d’étudier ce genre, nous avons fait le choix de nous intéresser à la romance historique française en étudiant la saga historique
de l’auteure française Éléonore Fernaye La Famille d’Arsac. Cette trilogie écrite par une femme est destinée essentiellement à un lectorat féminin. En effet la
romance est généralement proposée par des femmes à destination d’un public féminin ou alors elle sera aussi écrit par des hommes sous pseudonyme féminin,
mais rarement par des hommes sous leur véritable nom. Aux éditions J’ai Lu ou Harlequin nous retrouvons de plus en plus d’hommes qui traduisent le genre
de la romance. Notre analyse s’appuie essentiellement sur les travaux d’Ellen Constans et György Lukács en ce qui concerne la codification narrative du genre
(rencontre, disjonction, conjonction), mais aussi sur ceux de Maya Rodale pour ce qui est de répertorier les préjugés liés au genre (préjugés du public face à la
romance, mais aussi de ses lectrices, préjugés des éditeurs, préjugés des distributeurs de livres). À travers l’étude de la saga d’Éléonore Fernaye, nous avons
mis en exergue des particularités typiques à la romance française, mais aussi la présence d’invariables liés au codes des genres spécifiquement anglo-saxons.
Nous avons pu également apprécier l’exactitude des faits historiques mis en scène dans les trois tomes. Lister les préjugés permet également de mieux les
apprécier afin de se les expliquer tout en essayant de démontrer leur inexactitude et ce afin de mieux comprendre ce genre de littérature populaire féminine
qu’est la romance. En effet, bien que le féminisme fasse partie intégrante de la romance et même de la romance historique, le public continue de voir ce genre
comme le roman d’amour éducatif du XVIIe
siècle, et paradoxalement, il le juge dangereux et nuisible pour la femme. Or cette dangerosité semble uniquement
liée au caractère indépendant des personnages féminins et à la domination des auteures dans le genre de la romance