Résumé:
L’objectif de cette étude est la détermination de la composition en polyphénols et des propriétés biologiques in vitro et in vivo de la grande ortie (Urtica dioica L.). Deux méthodes ont été employées pour l’extraction de polyphénols à partir de feuilles et inflorescences fraiches et sèches d’Urtica dioica. Des dosages colorimétriques ont permis de déterminer l’extrait le plus riche en polyphénols. L’identification et quantification des polyphénols ont été effectuées par la HPLC-PDA-ESI-MS. L’activité antioxydante a été déterminée par quatre tests in vitro : FRAP, DPPH, TEAC, inhibition de blanchiment du β-carotène. L’activité antimicrobienne a été évaluée par la méthode de diffusion sur disque en milieu gélosé ; ce qui a permis la détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI) par dilution en milieu liquide. En outre, la neurotoxicité a été déterminée par le test de viabilité cellulaire (MTT). L’évaluation des activités biologiques in vivo ont été précédés par la détermination de la toxicité aigüe (DL50) suivi des tests d’activité analgésique et antipyrétique ainsi que l’activité anti-inflammatoire par le test d’induction d’œdème par injection de carragénine.
Neuf flavonoïdes et sept acides hydroxycinnamiques et leurs dérivés ont été identifiés, la rutine et l'acide ferrulique étaient les plus abondants avec 2005 et 215 µg / g d'ortie fraîche, respectivement. L'extrait phénolique d’ortie a exercé une activité anti-radicalaire et antioxydante significative et dose dépendante. Une sensibilité souche-dépendante à été observée vis-à-vis des polyphénols d’ortie. Les souches les plus sensibles sont Staphylococcus aureus et Candida albicans avec des CMI de 0.039 et 0.156mg/ mL. La DL50 est supérieur à 2000 mg/Kg poids corporel. En revanche, l’extrait phénolique d’ortie utilisé à une concentration de 1mg/mL n’a pas manifesté d’effet neurotoxique vis-à-vis des cellules neuronales cancéreuses CAD. L’extrait étudié a un montré un effet analgésique périphérique avec un pourcentage de protection contre la douleur de 81% à 400mg/kg poids corporel dans le test writhing et de 60.39% dans le test de la formaline. Dans l’activité antipyrétique, l’extrait a réduit la température corporelle d’une façon significative et d’une manière dose-dépendante. Concernant l’activité anti-inflammatoire, l’extrait d’U. dioica a induit une inhibition de la dénaturation de l’albumine de 72.38 % et de la lyse membranaire HRBC de 60.44 % à la concentration de 1 mg/mL. L’inflammation provoquée par la carragénine a été réduite de 95% à une concentration de 200mg/kg poids corporel. Les résultats obtenus ont clairement montré tous les bénéfices santé que l’on peut tirer des feuilles et inflorescences de l’ortie qui mérite plus d’intérêt de la part des secteurs du pharmaceutique et du parapharmaceutique, ainsi que celui de l’agroalimentaire.