Résumé:
zone aride de la wilaya de Djelfa. Elle se justifie par le fait que cette culture d’introduction
récente est entrain de se développer. Il nous a semblé utile de connaître d’une part la composition de
la faune aphidienne associée à cette filière qui prend de l’importance, mais aussi évaluer la diversité
faunistique des entomophages associés à ces espèces de pucerons pour valoriser leur action.
L’intérêt de cette recherche est de mieux connaître la composition de la faune antagoniste de
pucerons dans un environnement semi aride à aride où les conditions climatiques sont différentes
par rapport au nord du pays. C’est aussi un moyen pour aménager la lutte contre les pucerons en
favorisant leurs ennemis naturels par différentes pratiques afin de réduire au strict nécessaire les
applications chimiques pour protéger la culture.
Nous avons réalisé des prospections sur des parcelles de pomme de terre de 2013 à 2017 sur
différents sites en prélevant des échantillons avec une fréquence hebdomadaire pendant la
production du printemps pour dresser un premier inventaire des principales espèces antagonistes et
évalué leurs potentialités en conditions semi contrôlées en vue de favoriser leurs actions par
conservation. Les résultats ont permis de recenser 5 espèces de pucerons dont les plus
représentatives sont par ordre d’importance Aphis gossypii, Macrosiphum euphorbiae et Myzus
persicae. Concernant leurs antagonistes respectifs nous avons distingué les prédateurs des
parasitoïdes. Les prédateurs sont composés de plusieurs groupes entomologiques avec 07 espèces
majoritaires dont les Coccinellidae sont dominantes. Ces espèces sont : Coccinella septempunctata,
C. undecimpunctata, C. algerica, H. tredecimpunctata (Coccinellidae), Macrolophus pygmaeus,
Nesidiocoris tenius (Miridae), Chrysoperla carnea (Chrysopidae). Les espèces de parasitoïdes
primaires d’importance sont : Aphidius ervi, A. matricariae, Lysiphlebus fabarum et L. testaceipes.
En plus de l’inventaire nous avons réalisé des expérimentations en conditions semi-contrôlées (T=
25±1C°; HR=37-45% et L/D=16h/8h) qui reflètent le climat aride de la région.
Les paramètres biologiques des 3 espèces de pucerons sont en faveur d’A. gossypii pour lequel le
développement dure moins longtemps (7 jours) par rapport à M. euphorbiae avec une fécondité
significativement plus élevée par rapport à M. persicae (p<0.001).
Les tests de prédation concernant les punaises mirides ont porté sur l’espèce M. persicae. C’est N.
tenius qui a montré une meilleure capacité prédatrice par rapport à M. pygmaeus (p<0.001). La
prédation des larves de C. carnea vis-à vis des 3 espèces de pucerons est plus élevée sur A. gossypii
(p<0.001). Il existe des interactions entre espèces des groupes de prédateurs qui avantagent le
groupe des coccinelles en particulier C. septempunctata.
Pour les parasitoïdes, nous avons comparé le succès parasitaire de L. testaceipes et A. matricariae
sur leur hôte commun A. gossypii. Le nombre de momies formées était équivalent cependant le taux
d’émergence des adultes à partir des momies formées était en faveur de L. testaceipes (p<0.001) qui
contribue plus à l’accroissement de ses populations sur le terrain.
Les interactions intra-guilde entre prédateurs et parasitoïdes sont asymétriques, favorisant plus les
prédateurs, ce qui semble expliquer la raréfaction des parasitoïdes à certaines périodes de la culture.
Cette étude permet de mieux cerner le niveau de la biodiversité faunistique en culture de pomme de
terre qui côtoie d’autres cultures. Elle met en évidence les difficultés de la lutte phytosanitaire sur le
terrain sans l’apport de la lutte chimique ; mais elle permet aussi de mieux comprendre
l’amélioration de la nature des interactions entre les composantes du milieu. Il permet aussi de
mesurer l’efficacité des entomophages par conservation en introduisant différentes pratiques
culturales dans le but de réduire les dégâts à des seuils tolérables tout en modérant l’usage excessif
des traitements chimiques dont les agriculteurs ne mesurent pas les effets négatifs.