Résumé:
Le présent travail est consacré à l’étude de la biologie, l’écologie, l’exploitation et les causes de mortalités du genre Epinephelus de la côte algérienne. Au cours du notre suivi (2015-2020), nous avons remarqué la présence des quatre espèces du genre Epinephelus le long de la côte algérienne : le mérou brun Epinephelus marginatus (Lowe, 1834), la badèche Epinephelus costae (Steindachner, 1878), le mérou blanc Epinephelus aeneus (GeoffroySaint-Hilaire, 1817) et le mérou grisEpinepheluscaninus (Valencienne, 1843). Durant notre période d’étude, deux espèces étaient dominantes, il s’agit du mérou brun Epinephelus marginatus et la badèche Epinephelus costae, choisies comme espèces ciblées pour cette étude. L’âge et la croissance des deux populations échantillonnées ont été estimés par deux méthodes, la méthode indirecte (Bhattacharya) et la directe (scalimétrie). La croissance d’E. marginatus et d'E. costae a été décrite par le modèle classique de Von Bertalanffy. L’indice de performance (φ) montre une croissance relativement lente de la population avec un L∞= 166 cm et un K = 0,11 an-1 pour E. marginatus.Tandis que la croissance de badèche E.costae se caractérise par une croissance relativement rapide (k=0.14an-1) et une longueur asymptotique égal à 77.99 cm. La croissance relative de ces deux espèces est globalement isométrique (b= 3,218 pour le mérou et 3.044 pour la badèche). Vu les mortalités importantes et inexpliquées qui ont touché les stocks des mérous dans les côtes algériennes ainsi que dans la méditerranée et d’autres régions du monde, l’état de santé des ces deux espèces a été étudié par une approche : histologique, immunohistochimique et virologique. Les analyses virologiques des yeux et du cerveau nous ont décrit une infection à bétanodavirus chez les deux espèces : le mérou brun E. marginatus et la badèche E. costae. Le diagnostic nécropsique, a permis de faire ressortir les signes cliniques caractéristiques à savoir : des lésions externes, des yeux opaques et une congestion cérébrale, généralement associés à une encéphalopathie virale et une infection à la rétinopathie (VER). Les séquences partielles d'ARN1 et d'ARN2 de deux souches virales ont été obtenues en utilisant les techniques de la RT-PCR, le betanodavirus de l’espèce RGNNV (Red-spottedgrouper nervousnecrosis virus) a été détecté. Aussi, l’analyse phylogénétique effectuée a révélé que nos deux séquences d’ARN sont étroitement apparentées à des souches précédemment détectées dans des mérous de la même zone géographique. Les résultats obtenus dans cette étude soutiennent l'hypothèse que La maladie VER est endémique dans la population de mérous algériens.