Résumé:
Avec cette étude sur l’écrivain haïtien Emile Ollivier, nous avons découvert un auteur et deux pays (Haïti, Québec). Cet auteur transculturel est l’immigrant qui sait tirer parti de sa double mise à distance, qui arrive à gérer les multiples articulations de sa vie fragmentée. En effet, Emile Ollivier fait partie des écrivains qui affirment leur appartenance plurielle, ce sont des auteurs à racines multiples. Avec une identité « banian » qui tient à la fois des racines et de l’errance, ils essaient de bénéficier de leur exil en utilisant migration et mémoire comme thèmes majeurs dans leurs œuvres. Passages retrace l’histoire d’un exilé au Québec et d’une naufragée haïtienne, un récit qui finit par joindre des destins individuels dans une trame collective.
Au cours de notre recherche, nous avons retracé l’histoire littéraire de Haïti fort imprégnée des mouvements littéraires français. La littérature haïtienne s’est développée à partir d’un modèle d’écriture français. Avec L’École Indigéniste, plusieurs écrivains voulaient rompre avec la tradition jugée trop française en égard aux racines et aux traditions africaines. Ce retour aux origines émane d’une volonté de résistance et de refus par rapport au modèle français, à l’influence américaine et à la montée en puissance des idées anglo-saxonnes.