Résumé:
La Plaine de la Mina, d’une superficie de 93.000 ha environ est située au Nord-Ouest de l’Algérie, d’altitude moyenne 80m, d’un climat semi-aride. Cette plaine est exposéeà des problématique agro écologiques commela salinisationdes sols, la dégradation des ressources hydriquesaccrues par le changement climatique.La contrainte majeure du développement agricole dans les zones arides et semi-arides est l’absence d’une connaissance fiable des dangers et des risques agro écologiques et des niveaux des ressources naturelles existantes. L’objectif de cette étude consiste à identifier, évaluer et cartographier les dangers et la gravité des risques agro écologiques afin de contribuer et mieux intervenir pourles minimiser et résoudre les problèmes liés au développement agricole. Les résultats révèlent une baisse de la pluviométrie au cours d’un siècle (depuis 1918 jusqu’à 2020) et qui s'est accentuée au cours de la période 1983-2000 considérée comme la plus sèche avec la disparition de l'isohyète 350-400 mm et l'apparition au Sud-Ouest de l'isohyète 280mm.Quant à l’évaluation et à la cartographie du niveau du risque de salinité des sols et des eaux souterraines destinées à l’irrigation, les résultats de l ’expérimentation réalisée sur une superficie de 4000 ha indiquent une forte variabilité spatiale de la salinité (Ceps) qui varie entre 1,35 et 28,8 dS/m. Les cartes d’isovaleurs de la ECe estimée par l’équation de régression et interpolées par la méthode krigeage ordinaire (KO) a montré que la superficie des sols salés (ECe> 4 dS/m) représente 90 % de la zone d’étude. Les résultats indiquent également une qualité médiocre à déconseillée de l’eau pour l’irrigation. Les points d’eau sont répartis aux classes de C4S2 (7%), C4S3 (35%) et C4S4 (58%). L'utilisation de la méthode AMDEC« Analyse des Modes, des Effets et de la Criticité des Défaillances » combinée au modèle (Cause et Conséquence) a permis d'identifier 21 défaillances, dont 19 sont censées être importanteset qui regroupent quatre causes « organisationnelles, techniques, naturelles et politiques». La gestion durable des potentialités en sol et en eau, la sécurisation du foncier agricole, le choix des cultures tolérantes, le réaménagement des réseaux de drainage, l’irrigationavec des eaux moins salées et l’introduction des agroécosystèmes telle que l’agroforesterie semblent être des alternativespourune agriculture contemporaine durable avec une meilleure productivité des sols..