Résumé:
L’échec des traitements pharmaceutiques conventionnels surtout dans le cas des maladies chroniques, la forte incidence des effets indésirables des médicaments de synthèse qui leur sont associés et l’insuffisance des infrastructures sanitaires dans les pays en voie de développement, font qu’une large tranche de la population mondiale dépond essentiellement de la médecine naturelle face à l’insatisfaction constatée des remèdes modernes. Les pistes phythothérapeutiques traditionnelles semblent renforcer un potentiel intéressant dont le processus de mise en valeur de la plante au phytomédicament à travers des procédés scientifiques adéquats pourrait offrir une alternative crédible en faveur des communautés. Ficus carica L. est un arbre fruitier appartenant à la famille des Moraceae dont les fruits sont des alicaments utilisés depuis l’antiquité à des fins alimentaires et médicinales. Cette étude a pour but la valorisation de deux variétés locales des fruits de F. carica et l’évaluation de leurs propriétés chimiques et biologiques à savoir l’activité anti-inflammatoire, antioxydante et antiulcéreuse de ses extraits aqueux lyophilisés et éthanoliques.
Le screening phytochimique réalisé par la chromatographie à haute performance de type HPLC-DAD révèle la présence des acides phénoliques tels que l’acide dihydroxybenzoique et l’acide vanillique. Le composé phénolique majoritaire trouvé chez les deux extraits des deux variétés est la rutine.
Les résultats obtenus de l’activité antioxydante réalisée in vitro à partir de trois méthodes ; le piégeage des radicaux libres DPPH et ABTS et la réduction du fer ferrique révèle un considérable antioxydant pouvoir des extraits aqueux et éthanoliques des deux variétés de fruits avec dominance chez la variété Az de peau sombre avec IC50% de 0.417 mg /mL et 0.492 mg /mL chez les extraits éthanoliques et aqueux respectivement (DPPH).
L’administration des extraits comme anti-inflammatoires aux souris à des doses de 250, 350 et 500 mg/kg a montré une inhibition très hautement significative de l’oedème inflammatoire des pattes par rapport au diclofenac utilisé comme standard. Cette inhibition s’est exprimé de façon dose-dépendante et atteint un pourcentage de 91.22 % à la 6ème heure d’injection de carragénine.
Les extraits ont prouvé leurs potentiels gastro protecteurs contre l’ulcération induite par le gavage du mélange HCl-éthanol chez les souris en marquant une surface d’ulcère réduite par rapport au témoin.
L’activité antioxydante des extraits a été confirmée in vivo chez les rats suite au contrôle de l’effet des extraits contre l’hépato-toxicité induite par le tétrachlorure de carbone. Les extraits des fruits sont avérés être hépato protecteurs contre les lésions hépatiques induites En conclusion, la présente étude révèle une preuve biologique de l'utilisation des figues comme anti-inflammatoire, antiulcéreux, antioxydant, et hépato protecteur et ouvre les perspectives de développer des alternatives médicamenteuses à base des figues pour les traitements de l’inflammation, d’ulcération et des troubles relatives au stress oxydant