Résumé:
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) rappelle qu'aujourd'hui, les villes sont en première ligne dans la lutte contre le réchauffement climatique. Selon ces mêmes experts, le réchauffement global de la planète va croître considérablement d'ici la fin du XXIe siècle et s'accompagner de vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Cette hausse de température est susceptible d'affecter fortement les villes et participe à l'intensification du phénomène d'îlot de chaleur urbain (ICU), marqué par des hausses de température dans les centres des villes par rapport à leurs périphéries. Aujourd'hui, ce phénomène représente l'une des conséquences climatiques les plus médiatisées. Dans ce contexte de fortes tensions liées au climat, il est devenu paradoxal de séparer la conception de l'urbain des enjeux du climat. Et pour faire face aux défis d'atténuation des effets néfastes des ICU, les acteurs concernés sont conscients de la nécessité d'adopter des solutions et des stratégies urbaines soutenables impliquant des professionnels et des citoyens.
Parmi les solutions communément envisagées par les villes, la végétation urbaine représente un levier d'action potentiellement efficace. En effet, la végétation, par différents mécanismes, joue un rôle thermorégulateur important dans le microclimat urbain. Plusieurs travaux de recherche ont montré des avancées significatives liées à la végétalisation de la ville pour lutter contre les ICU.
Ce travail de thèse s'intéresse à l'étude de l'effet rafraîchissant de la végétation urbaine et à son rôle dans l'atténuation des ICU dans la ville de Mostaganem, une ville côtière méditerranéenne au nord-ouest de l'Algérie. En effet, l'évapotranspiration et l'ombre portée par la végétation modifient le bilan énergétique urbain à travers des interactions complexes avec le sol et l'atmosphère. L'intérêt principal de cette thèse est d'étudier ces interactions dans un ICU parmi les plus intenses de la ville. Dans ce sens, une localisation des ICU à Mostaganem a été préalablement effectuée par télédétection. Ensuite, une campagne de mesure in situ des paramètres climatiques a été menée à l'aide d'une station météorologique de type PCE-FWS-20 et d'un thermomètre infrarouge de type FLUKE 59 MAX+. Enfin, des simulations des différents scénarios de végétalisation ont été réalisées via le logiciel ENVI-met.