Résumé:
L'îlot de chaleur urbain fait référence à l'écart de température entre la ville et la
périphérie. Ce phénomène a été largement étudié dans les régions de climat méditerranéen.
Cependant, en Algérie, les problématiques liées à la crise du logement et aux autres problèmes
urbanistiques font que les questions environnementales sont quelque peu négligées.
Mostaganem, une petite ville côtière située au nord de l'Algérie, bénéficie d'un climat
méditerranéen semi-aride. L'urbanisation de la ville suit la même logique que dans les autres
villes algériennes, avec un centre historique caractérisé par un tissu compact et une extension
diffuse représentée par un tissu éclaté. L'objectif de cette étude est de contribuer à l'étude de
l'îlot de chaleur urbain dans le contexte nord-africain et d'analyser son lien avec la morphologie
urbaine.
La thèse est structurée en deux parties principales complémentaires. La première partie
consiste à élaborer une étude à l'échelle mésoclimatique en utilisant la télédétection et les
systèmes d'information géographique. La température de surface (LST) et l'îlot de chaleur
urbain de surface sont détectés et cartographiés. Cette première partie nous a permis de localiser
les zones de stress thermique et d'examiner à grande échelle les paramètres morphologiques
pouvant contribuer au développement de l'îlot de chaleur urbain.
Dans la deuxième partie, une campagne de mesures a été menée dans un quartier choisi
en fonction des résultats de la première partie. Ensuite, une simulation numérique a été réalisée
sur une partie du quartier étudié afin d'analyser l'impact de différentes techniques de réduction
de la température dans le cas de la ville de Mostaganem. Ces techniques ont été proposées en
intervenant sur la forme, l'orientation et la hauteur des immeubles d'habitats collectifs, en
mettant l'accent sur le facteur de vue du ciel.
Les résultats de l'étude à l'échelle mésoclimatique révèlent que l'îlot de chaleur urbain
de surface est significatif dans la ville de Mostaganem. De plus, les anciens quartiers de la ville
présentent de bonnes caractéristiques thermiques par rapport aux nouvelles extensions.
Cependant, il a été plus difficile à cette échelle de détecter avec précision les paramètres
morphologiques pouvant influencer l'augmentation de la température.
Enfin, les résultats à une échelle micro confirment l'impact du facteur de vue du ciel sur
la modification de la température de l'air et de la surface, en particulier pendant la journée
lorsque le rayonnement solaire est important. Cette étude met également en évidence
l'importance de la ventilation urbaine dans la régulation du microclimat.