Résumé:
Le déplacement urbain et l’intermodalité comme pratiques quotidiennes sont au centre du phénomène de la mobilité, qui garantit l’accessibilité aux ressources de la ville et du territoire. Au-delà de ce besoin direct la mobilité permet, comme le décrit Jacques Lévy, l’augmentation des qualités urbaines de l’espace par un urbanisme « configuratif », qui ne se contente pas de l’extension des établissement urbains visés, jusque-là, par l’urbanisme « additif ». A l'image de beaucoup de villes dans le monde, les villes algériennes, et notamment la ville de Mostaganem, située dans le littoral ouest, vivent une conjoncture difficile du fait du décalage entre le mode de mobilité urbaine et les projections et affectations des sols préconisées par les instruments d’urbanisme. Cet amalgame qui conditionne, à long terme, la sociabilisation des individus, nécessite l’élaboration et la prise en charge d’une interface urbanisme-transport-déplacement pour gérer les accessibilités aux ressources urbaines dans les bassins de vie et de l’emploi et tendre vers l’équité sociale en matière de mobilité.
L’approche du phénomène de la mobilité et du déplacement dans les dimensions du territoire et de l’urbain, suggère d’abord de mettre à plat l’étendue de la terminologie, issue d’abord du domaine de la sociologie qui a pris en charge cette notion depuis plus d’un siècle, ensuite par la sciences des trafics, apparue dès les années 1910-1920 avec l’essor de la motorisation individuelle, et qui a mis en avant les ingénieurs des transports et les économistes pour gérer les déplacements des individus et des biens. Les grandes approches de la mobilité vis-à-vis du territoire ont établi des parallèles entre la densité urbaine et l’usage de l’automobile, compte tenu de la sur-automobilité observée dès les années 20. Cet état de fait a été largement mis en avant par l’étude de Peter Newman et Jeffrey Kenworthy en 1989, qui montrait le rapport entre la densité urbaine et la consommation d’énergie, ce qui expliquait la surconsommation de l’espace et du territoire, conséquence de l’étalement des villes et du rallongement des distances parcourues du fait de l’offre de vitesse grandissante que représente l’automobile. Pour orienter la réflexion vers l’interface urbanisme-transport et placer le déplacement urbain au centre des préoccupations, nous avons utilisé le concept américain du TOD ainsi que sa déclinaison française du contrat d’axe pour superposer spatialement les données de déplacement issus de l’enquête de mobilité de 2009 sur Mostaganem afin de faire une lecture morphologique et analytique de l’impact du tramway sur les dynamiques urbaines dans l’AUIC de Mostaganem.