Abstract:
La pollution des sols par le plomb pourrait mettre en péril la santé humaine et l’état naturel des écosystèmes. A cet égard, le présent travail de recherche s‘est focalisé sur l’étude des effets du plomb sur les paramètres anatomiques, biochimiques et chimiques de l’espèce Cleome amblyocarpa Barr. &Murb. L’objectif étant la détermination de la toxicité, la tolérance et l’accumulation du plomb, chez l’espèce Cleome amblyocarpa Barr. &Murb susceptible d’être utilisée en phytoremédiation, dont le comportement de la plante et ses potentialités d’accumulation du plomb ont été évalués en soumettant l’espèce à différentes doses croissantes de nitrate de plomb (0, 250, 500, 1000, 1500, 2000, 2500, et 3000 ppm) durant une période d’expérimentation de deux (02) mois, afin de déterminer le potentiel phytoremédiateur. Les résultats obtenus montrent que le plomb a un effet négatif sur le taux de germination des graines du Cleome amblyocarpa Barr. & Murb avec une inhibition non significative du taux de germination final des graines stressées à des concentrations (50, 100, 150 et 250 ppm), une diminution significative des longueurs des radicules et des tigelles, de l'indice de tolérance (I.T.) et une augmentation significative du pourcentage de phytotoxicité sur la croissance des plantules par incrément de niveaux de Pb. L’observation microscopique montre des structures anatomiques altérées de différents tissus au niveau des tiges et des racines de la plante. Les analyses biochimiques révèlent que le plomb entraine une diminution de la teneur en chlorophylle (chl a, b et totale) et en protéines, une accumulation importante des osmorégulateurs (sucres solubles et la proline) et des composés antioxydants (les polyphénols et les flavonoïdes), ainsi une augmentation de l'activité antioxydante (DPPH) au niveau des parties aériennes et racinaires de la plante. Les analyses chimiques montrent une accumulation importante du plomb dans le substrat de culture, une absorption plus élevée dans la partie racinaire comparativement à la partie aérienne, le facteur de bioconcentration (FBC) est supérieur à 1et le facteur de translocation (FT) est inférieur à 1. La plante est donc considérée comme accumulatrice du Pb et elle est efficace pour la phytostabilisation pour bioremédier les sols contaminés par le Pb.