Résumé:
Résumé
L'architecture demeure en perpétuelle évolution, tant sur le plan artistique que technique, et il n'est plus possible de construire avec les méthodes d'hier pour répondre aux exigences d'aujourd'hui. Souvent, pour ériger un nouvel édifice, la démolition d'un autre semble inévitable, entraînant ainsi des dépenses considérables en matériaux et en énergie. Avec l'évolution actuelle, la création architecturale et la préservation du patrimoine sont désormais alliées dans un projet commun. Cette actualisation du patrimoine s'accomplit à travers la récupération et le recyclage des bâtiments historiques afin d'assurer une cohabitation et une durabilité en architecture. La récupération des bâtiments historiques ne peut se faire de manière aléatoire, mais plutôt avec des méthodes bien justifiées. Nous avons cherché la méthode la plus efficace et adéquate pour atteindre cet objectif, en explorant des critères utiles pour la prise de décision d'intervention. Notre postulat de départ est que la décision peut reposer sur le critère de jugement des valeurs patrimoniales, ces valeurs pouvant être identifiées et estimées.
L'hypothèse repose sur la possibilité de définir des paramètres d'évaluation de valeurs et de les estimer qualitativement et quantitativement, afin de décider sur la nature et les degrés d'intervention. Cette démarche, en réponse aux enjeux du développement durable, est classée au premier degré de durabilité. Elle vise à améliorer les performances, tant tangibles qu'intangibles, du bâti existant du point de vue artistique, fonctionnel et technique, afin d'assurer une meilleure qualité architecturale. Pour cela, la méthodologie suivie a consisté, en premier lieu, à élaborer la « taxonomie des valeurs » : les reconnaître, les identifier et les classer en groupes à travers l'analyse des valeurs dans les littératures existantes. En second lieu, nous avons défini une « taxonomie des interventions » et identifié chaque action d'intervention appropriée aux valeurs qui leur correspondent, à travers l'analyse des antécédents sur les interventions architecturales sur le patrimoine bâti. En troisième lieu, à partir des résultats précédents, nous avons élaboré le tableau d'estimation des valeurs et des interventions qui leur sont liées, proposant ainsi une méthode d'évaluation des valeurs (VEM). En quatrième lieu, nous avons entrepris une étude des cas pratiques pour appliquer et vérifier la méthode d'évaluation et d'estimation des valeurs proposée, jouant un rôle décisif dans la prise de décision d'intervention sur les bâtiments historiques. Nous avons utilisé un échantillon varié, que ce soit par la nature de l'échantillon, qu'il s'agisse d'un bâtiment entier ou partiel, d'une entité bâtie, d'une place ou d'un jardin, etc. ; soit par son caractère, qu'il s'agisse d'un édifice culturel, religieux, administratif, éducatif, ou commercial, etc. ; soit par sa période et son époque, qui diffèrent d'un échantillon à un autre, qu'il soit du Moyen Âge, moderne ou contemporain ; soit par son contexte géographique, auquel il appartient, avec l'analyse de quinze (15) échantillons sélectionnés de trois (3) pays différents : Algérie, Espagne, Canada. Cette analyse avait pour but de vérifier la concordance des interventions que nous avons proposées avec celles réalisées ou projetées en réalité. En dernier lieu, la méthode VEM utilisée a été vérifiée par la méthode d'analyse multicritère de prise de décision (MCDM), et les résultats obtenus apparaissent positifs, confirmant ainsi l'hypothèse.
À travers ce travail de recherche, nous concluons que la prise de décision d'intervention sur le patrimoine bâti peut reposer sur des critères scientifiques et culturels. Elle est fondée sur l'évaluation qualitative et quantitative des valeurs patrimoniales. Cette estimation étant nécessaire et faisable pour une prise de décision complète et objective. Cette démarche est scientifiquement fondée et peut être établie par un seul décideur expert.