Résumé:
En plus de leur valeur nutritionnelle et de leurs effets sur le bien-être, les mollusques en général et en particulier les moules sont une source potentielle en plusieurs composés bioactifs qui ont pris beaucoup plus d'importance au cours de la dernière décennie en raison de leur richesse en protéines et de leurs diverses utilisations à des fins nutraceutiques, pharmaceutiques, thérapeutiques et comme agents alimentaires fonctionnels. Cette étude vise à évaluer l’activité antimicrobienne, antioxydante, anti-inflammatoire et de cytotoxicité de la fraction peptidique extraite de l'hémolymphe de la moule d'Algérie, Mytilus galloprovincialis (Lamarck). L'activité antimicrobienne de la fraction peptidique de l'hémolymphe (HPF) contre un panel de bactéries pathogènes Gram-positives et Gram-négatives, de bactéries lactiques (BL) et de souches de champignons a été déterminée par la méthode de diffusion sur puits. L'activité antioxydante du HPF a été déterminée à l'aide des tests DPPH et FRAP, ainsi que sa capacité à éliminer les radicaux hydroxyles (OH). La toxicité du HPF envers plusieurs cellules normales et tumorales a été évaluée avec le test au bromure de 3-(4,5-diméthylthiazol-2-yl) -2,5-diphényl-2H-tétrazolium (MTT). Le pouvoir anti-inflammatoire de l’HPF a été déterminé à l'aide des tests d’inhibition de la dénaturation de l’albumine, stabilisation des globules rouges vis-à-vis de l’hémolyse (HRBC) et in vivo chez le rat Wistar. La croissance de la plupart des bactéries pathogènes et de Candida albicans testées a été inhibée par l'HPF de M. galloprovincialis (diamètres des zones d'inhibition allant de 10 à 24 mm), alors que celle des BL n’a pas été affecté. L'activité antioxydante de 3 mg HPF/mL était d'environ 78.14 ± 2.59, 53.86 ± 1.25 et 84.86 ± 5.68%, respectivement, lorsqu'elle est déterminée avec les tests DPPH, FRAP et OH de L'HPF. L’HPF n'a exercé aucune toxicité contre les lignées cellulaires normales, les kératinocytes de la peau humaine, les lignées cellulaires cancéreuses, le carcinome du poumon humain, l'hépatoblastome du foie humain, le fibrosarcome humain, les cellules épithéliales du poumon de souris exprimant HPV-16 E7 (- MHC classe I). Selon les résultats de la lignée cellulaire de macrophages de souris (préostéoclastes) (RAW264.7), l’HPF avait une légère activité immunosuppressive, tandis que les résultats sur l'adénocarcinome de l'estomac humain (AGS) ont montré une cytotoxicité cancéreuse marginale. L’HPF présente une bonne activité anti-inflammatoire, le pourcentage d’inhibition (PI) de la dénaturation de l’albumine est 65.21 ± 0.00% à 3mg/mL. Le PI de l’hémolyse du HPF est de l’ordre de 48.07 ± 0.12%, 53.13 ± 0.15%, 56.42 ± 0.16% et 74.22 ± 0.19% respectivement pour les concentrations 0.37, 0.73, 1.5 et 3 mg/ml. L’inhibition (%) de l’inflammation induite par la carragénine à 1%, de l’oedème de la patte de rat Wistar obtenue à 30 et 60 mg de HPF/Kg poids vif ont été respectivement de 28.22 ± 0.31% et 42.74 ± 0.15%. Les concentrations de la CRPr et fibrinogène, enregistrées pour le groupe traité par l’HPF aux deux concentrations 30 et 60 mg/kg sont de l’ordre de 52 et 39 mg/L, et de 6.5 et 4.5 g/L, respectivement.