Résumé:
Depuis les années 50, les villes portuaires nord-américaines se sont engagées dans l’opération « water fronts revitalisations » de réaménagement de leurs fronts d’eau, à la suite de la délocalisation des anciens sites portuaires jugés inaptes et insuffisant par les tirants d’eau et les surfaces limitées qu’ils offrent face aux nouvelles exigences du « gigantisme naval » qui repose principalement sur la conteneurisation, le transport en vrac (solide et notamment liquide pour le gaz et le pétrole) et le volume d’échange en expansion sous l’ère de la « mondialisation ». Egalement appelé « la recomposition ville-port », le clivage enclenché par
la révolution industrielle, naguère, considéré comme un effet pervers qui dégrade la ville
portuaire, accuse un décalage diachronique en beaucoup de villes émergentes qui continuent à vivre le paradoxe ville/port en l’occurrence la ville de Mostaganem.
Cette fragmentation indicative d’une figure de séparation, représentation d’une image critique d’équilibre de rapport de l’interface ville/port limite la richesse en accumulation de valeur ajoutée à enjeux purement économique en mono-fonctionnalité portuaire. Antonyme de nature dans les temps modernes, l’activité portuaire et l’activité urbaine ne cohabitent plus en juxtaposition sur le même territoire, le port est considéré comme une source de nuisances, de risques majeurs et de pollution qui nuit à la qualité de vie de la ville. Désormais, la perniciosité préconise le déclassement du parasite et la promotion de l’espace au rang d’une figure de subversion et de modernisation qualitative du mode de vie à travers la promotion de l’homme lui-même, à travers la restitution à son quotidien le déploiement de la nature dans l’effervescence de son environnement artificiel.
« Ouvrons la fenêtre et enfermons dans son intérieur le milieu où elle vit » a dit Berlage.
Toute est une question de figure et de présence, la perméabilité se trouve donc au centre d’une gratification des milieux naturels et en premier lieu l’eau. Le remodelage du clivage ville/port sera-t-il plausible et vraisemblable pour la baie marine de Mostaganem à l’image des autres villes portuaires qui lui ont précédé? Aujourd’hui et plus que jamais Mostaganem « rêve », face aux ambitions de cette métropole inachevée (SAFAR-ZITOUN M. 2001) et les problèmes qu’elle vit, la recomposition ville-port demeure comme l’opportunité ultime pour « sa montée en gamme », en « water front » à l’instar de Lisbonne, Marseille, Dunkerque, Hambourg, havre etc… La présente recherche plaide pour la reconquête de l’eau dans ville, de la ville verte et de la nostalgie à un urbain sans échappements. Mostaganem donc, pourra-telle relever le défi.