Résumé:
Frappée du sceau de l’universel, l’expérience mystique ne cesse de soulever des interrogations à la fois sur ses fondements (ses assises théoriques, spirituelles et culturelles) et sur les différentes voies qui lui permettent de s’inscrire dans l’ordre des choses comme un phénomène social inéluctable soutenu par des penseurs, des artistes, des femmes et des hommes de Lettres exceptionnels. Dans notre article, nous nous intéressons à deux grandes figures du mysticisme : Ibn Arabi (560/1165 - 638/1240) et Jean de la Croix (1542/1591). A la lumière d’une étude stylistique à visée comparative de deux de leurs compositions poétiques, que nous situons dans une plus large perspective (historico-sociale), nous montrons comment le même désir (concept sur lequel un détour lacanien s’impose) de Dieu s’exprime, Chez Ibn Arabi, par le moyen d’une écriture de l’entre-deux qui se singularise par un enchevêtrement structuré des dimensions philosophique et littéraire