Résumé:
Nous avons abordé, dans ce mémoire, la question de la description chez Djemai et ce à travers trois de ses romans : Gare du Nord, Le nez sur la vitre et enfin Un moment d’oubli. Notre choix (tant pour les romans que pour la description) est justifié, nous l’avons dit, par le constat du foisonnement des descriptions dans les romans, descriptions qui vont jusqu’à mettre les passages narratifs à leur service. Nous avons cherché, entre autres, à savoir s’il y a bien un lien entre la narration et la description chez cet auteur. Puis, si tel est bien le cas, à découvrir sa nature. Même préoccupation concernant le rapport entre description et personnage. Nous nous sommes interrogé enfin sur le statut de la description dans les trois romans. Ce qui revenait à se demander si l’intrigue n’était, au fond, qu’un prétexte à décrire en faisant en sorte que cela paraisse le plus naturel possible.
Pour ce faire, il s’est avéré nécessaire de former trois chapitres : les deux premiers ayant pour objectif l’analyse formelle des trois romans, c’est-à-dire, l’étude de l’intrigue et des personnages. Quant au dernier chapitre, il se penchait davantage sur la question de la narration et sur celle de l’espace dans les trois romans. Ce dernier point étant évidemment essentiel pour notre problématique puisqu’elle s’articule autour de la description chez l’auteur.
De cette manière, nous avons réussi à démontrer le lien indéniable entre la narration et la description. En effet, chez Djemai les deux entretiennent un rapport de complémentarité puisque le récit est construit de manière à ce que la présence de la description lui devienne nécessaire. De même, l’intrigue a besoin pour se développer de détails et d’informations que seule la description est en mesure de fournir. Ce qui fait qu’en somme les deux coexistent et ne peuvent se passer l’une de l’autre.
Par ailleurs, le récit est également là pour servir les différentes descriptions que le narrateur y place. Sans oublier qu’un grand nombre de micro-récits apparaissant dans les romans assument, avant tout, une fonction descriptive. Ce qui revient à dire qu’ils servent les intérêts de la description bien plus que ceux de l’intrigue elle-même. Tout ceci nous a maintenu dans l’idée que la description, chez Djemai, a indéniablement plus d’importance que la narration. Ainsi, il n’y a aucun doute, d’un côté, sur le lien de complémentarité entre la narration et la description, et de l’autre, sur le statut privilégié que revêt celle-ci par rapport à celle-là.
D’autre part, nous avons réussi à démontrer que la description chez Djemai entretient non seulement une relation de « collaboration » avec la narration mais aussi avec les personnages. Ceux-ci servent le plus souvent à justifier l’introduction des passages descriptifs dans les romans ainsi qu’à la faire paraître plus naturelle. De leur côté, les personnages dépendent tout autant de la description puisqu’ils ont besoin d’être décrits, d’avoir un portrait pour exister. Au final, nos hypothèses de départ se trouvent donc confirmées : il y a bien un lien unissant narration et description comme il en existe un entre celle-ci et les personnages.