Résumé:
Cette recherche tente de comprendre la situation sociotoponymique de la région
du Chéliff, en approchant les comportements, les représentations, les écritures et
l'identité linguistique de ses jeunes habitants. On peut analyser le nom toponymique de
manière diachronique (étudier son évolution à travers des siècles, voire les
millénaires), mais aussi synchronique (étudier les différentes variantes qu’il possède,
selon les utilisateurs, et à un moment donné). Mais pourquoi il y a une différence
d’usage pour un même lieu? Quels témoignages transportent et apportent ces noms de
lieux? A quelle réalité sociolinguistique avons-nous alors affaire ? Cette thèse a donc
pour objet l’étude des usages dénominatifs quotidiens et des représentations
sociolinguistiques des toponymes chez les jeunes locuteurs chélifiens. Elle se centre en
particulier sur la langue du toponyme (qu'elle soit berbère, arabe ou française) et
l’image que porte chaque jeune locuteur sur cette langue. Elle montre aussi, qu'il y a
une relation entre la remotivation linguistique et l'usage quotidien. La thèse s’inscrit au
croisement de l’onomastique, de la sociolinguistique et de l’écriture. Cette dernière
impliquant la prise en compte des différents types d’écriture pour un même nom
toponymique, en effet, l’écriture locale peut comprendre des erreurs, mais elle peut
contribuer à la correction de certains toponymes locaux, à savoir que la toponymie
algérienne rencontre beaucoup de problèmes, notamment les problèmes de
transcription, de normalisation et de translitération.