Résumé:
Dans cette étude, nous avions cherché à évaluer l'effet anti-allergisant des bactéries probiotiques d’origine lait humain si administrées en âge précoce. La souche SL42 a été comparée à la bactérie probiotique de référence Limosilactobacillus reuteri DSM 17938. Premièrement, l’isolat SL42 a été identifié génétiquement par analyse 16S rRNA et puis étudié in vitro afin de s’assurer qu’il remplisse les principaux critères du statut probiotique (résistance au pH acide et aux sels biliaires, assimilation du cholestérol, activités antimicrobienne et anti-oxydante, susceptibilité aux antibiotiques). Des rattes Wistar en âge juvénile (3 semaines, n=8 dans chaque groupe) ont été ensuite sensibilisées séparément et sans adjuvant avec deux protéines animales (l'ovalbumine « OVA » ou la caséine concentrée bovine
« CAS ») et recevant (gavage, 1/2 jours) ou non une des deux bactéries. Le schéma de sensibilisation a été suivi pendant 59 et 50 jours, respectivement dans les groupes recevant par pénétration intra-gastrique CAS et OVA. Les rattes recevant le PBS constituaient les groupes témoins. Le poids et la température corporaux, l’incidence des diarrhées et leur score, les taux d’acide urique, d’éosinophiles, d’IgE spécifiques, d’histamine, de S100A8/A9 et de cytokines inflammatoires, ont été tous mesurées. Au terme des deux études, les contenus des microbiotes intestinaux ont été analysés et les animaux sensibilisés ont été sacrifiés. Des coupes histologiques ont été préparées par la suite. Les poids des rates ou des thymus ont été déterminés. La translocation bactérienne a été vérifiées dans les rates et les tissus mésentériques. Nos résultats indiquent que l’isolat SL42 est une Lacticaseibacillus rhamnosus et a reflété un statut probiotique-like très intéressant comparée à DSM 17938. Par ailleurs, les deux bactéries ont atténué les réponses allergiques systémiques à la caséine et à l’ovalbumine en réduisant les taux d'histamine, les niveaux d'IgE spécifiques, le nombre d'éosinophiles, le taux de S100A8/9 sériques et les concentrations de cytokines inflammatoires. L'analyse du jéjunum a confirmé l'effet protecteur des bactéries probiotiques dans les groupes recevant l’une ou l’autre des protéines allergisantes. Les bactéries lactiques et les espèces de Clostridium ont également augmenté dans les groupes traités aux probiotiques. Ces résultats suggèrent que les probiotiques originaire du lait humain pourraient être utilisés efficacement pour atténuer les allergies d’origine alimentaire. Des études plus approfondies sur le mécanisme moléculaire impliqué dans cette protection, sont fortement souhaitées