Etude systématique, phylogénétique, phylogéographique et démographique de Patella ferruginea (Gmelin, 1791), Patella caerulea (Linnaeus, 1758) et Cymbula safiana (Lamarck, 1819) de la frange côtière algérienne

Abstract

Une étude systématique, phylogénétique, phylogéographique et démographique a été réalisée sur quelques Gastéropodes prosobranches [Patella ferruginea (Gmelin, 1791), Patella caerulea (Linnaeus, 1758) et Cymbula safiana (Lamarck, 1819)] de la frange côtière algérienne. Des méthodes morphométriques (Points homologues, Ellipses de Fourier…), démographiques (Structures de taille/ densité de populations) et phylogénétiques (Arbres phylogénétiques et réseaux d’haplotypes) ont été utilisées. L’étude morphométrique nous a montré que P. caerulea pourrait avoir deux formes différentes associées à deux milieux paraliques : Une forme haute et courte spécifiques des milieux émergées et une forme trapue et aplatie spécifique des zones constamment immergées dans l’eau. Le même phénomène est observé chez P. ferruginea avec ses deux formes écotypiques : Rouxii (haute avec un contour de coquille circulaire) associée aux zones émergées et Lamarckii (aplatie avec un contour de coquille elliptique) associée aux zones constamment immergées dans l’eau. De plus, l’étude phylogénétique nous a montré que ces deux formes (Rouxii et Lamarckii) ont les mêmes caractéristiques génétiques et constituaient un même groupe monophylétique. L’étude démographique réalisée sur Cymbula safiana nous a montré que cette espèce est sensible à l’anthropisation et préfère des zones côtières à fort hydrodynamisme situées dans des habitats sciaphiles. De plus, cette espèce préfère des milieux artificiels au substrat lisse et à pente raide. Enfin, les techniques basées sur les points homologues et la transformée des ellipses de Fourier nous ont montrés que le biotope pourrait influencer fortement sur l’aspect morphologique de ces patelles. La plasticité morphologique connue des patelles pourrait jouer un rôle primordial dans l’adaptabilité aux fluctuations brutales de leur habitat. Les patelles aux coquilles ayant un contour circulaire ont un aspect haut et permettent aux individus vivant dans les zones émergées d’emmagasiner le maximum d’eau possible afin de faire face aux périodes sèches que peut rencontrer leur milieu. Par contre, les patelles aux coquilles ayant un contour ellipsoïdes ont un aspect aplati et correspondent aux individus qui sont constamment immergés dans l’eau